Qu’est-ce que le “sexisme” ?

Qu’est-ce que le “sexisme” ?

« Notre société entière » est « malade du sexisme », déclarait doctement le 25 novembre 2017 Emmanuel Macron, avec l’accent d’indignation seyant aux circonstances. On savait de la même source les Français fainéants, les voilà mieux qualifiés, en fainéants sexistes.

Au-delà de l’inclination de ce président de la République à l’injure, collective ou individuelle (Pierre de Villiers), son diagnostic péremptoire, qui fait écho au système de croyance tissé dans les esprits par le néoféminisme, gagnerait à s’étayer d’une définition. (Ou ne gagnerait rien, après tout, ce n’est que gesticulation politique.)

Pour le dictionnaire Trésor du CNRTL, le sexisme est « Péj. [Gén. dans le lang. des féministes] » une « attitude discriminatoire adoptée à l’encontre du sexe opposé (principalement par les hommes qui s’attribuent le meilleur rôle dans le couple et la société, aux dépens des femmes reléguées au second plan, exploitées comme objet de plaisir, etc.) ». Pour le Larousse, plus sobrement une « attitude discriminatoire fondée sur le sexe ».

Le Trésor prend acte que n’y entrent pas les interdictions fondées sur le sexe qui sont opposées aux hommes (festival Cineffables , Nuit debout, réseaux professionnels féminins, etc.) : le mot s’entend « généralement dans le langage des féministes ». C’est ce qu’on appelle entériner l’usage. Et la définition du Larousse, qui affecte de l’ignorer, sonne curieusement à nos oreilles tellement habituées à la préemption du mot par l’idéologie.

Car avec le féminisme, le sexisme n’est pas ce qu’avec une placide neutralité dénote ce dictionnaire. Il est « systémique ». Et par conséquent unilatéral, un même « système » ne pouvant produire qu’un type de rapport inégal entre les sexes.

Tout homme qui, d’une façon ou d’un autre, exprime la différence sexuée dont il est porteur – expression de goûts, de désirs – par le geste ou la parole, est en situation d’illustrer le « sexisme » systémique.

Il n’y a pas d’échappatoire, pas de liberté, ni pour lui ni pour sa partenaire. Seul le grand soir féministe qui aura aboli le « système » (on ne sait pas comment) les affranchira l’un et l’autre de ce « rapport de domination » essentialisé.

Le « sexisme » est l’élément de langage d’une prédication.