Papillon du 25 novembre

Papillon du 25 novembre

« Une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint. » Un énoncé propagandiste.

Papillons : chiffres sortis de quelque bureau, qui volettent portés par les médias ou la rumeur, hors de toute mise en perspective. Le papillon est un effet statisticien tout exprès isolé pour frapper les esprits. Et les abuser, tant il est souvent vénéneux.

Chaque 25 novembre avec la « Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes » revient le papillon de la morbidité liée à la violence conjugale, sous la même forme fréquentielle « tous les trois jours ». « Une femme a été tuée tous les trois jours par son partenaire ou ex-partenaire en 2016 », indique cette année la « mission interministérielle de l’Observatoire national des violences faites aux femmes » (Miprof), qui fait état de 123 victimes[1], chiffre à peu près stable depuis plusieurs années.

Ce chiffre était connu avant le 25 novembre, mais le goût du marketing social porte les pouvoirs publics à en ménager la fraîcheur jusqu’à cette date où son relais médiatique est plus assuré. Et parce que l’occasion de la « Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes » garantit que le sujet des violences conjugales restera bien calé sur celles dont les seules femmes sont victimes. « Violence conjugale » veut dire « hommes violents ». Lire la suite