Analyse des emplois et mise à l’index

Analyse des emplois et mise à l’index

Sous-texte des récentes mesures d’égalisation autoritaire des rémunérations femmes-hommes, l’« analyse des emplois en valeur comparable » a dévoyé une méthode de défense ouvrière en outil de management et de contrôle de la masse salariale.

La « loi Penicaud » du 5 septembre 2018[1] et ses dispositions visant à « mettre en œuvre un ensemble de mesures visant à supprimer les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes dans l’entreprise » (article 104) ont trouvé une traduction pratique (si l’on peut dire s’agissant d’une usine à gaz) dans un « index de l’égalité femmes-hommes »[2] qui fait la fierté et la teinte de gauche du macronisme. Ce texte revisite le principe « à travail de valeur égale, salaire égal » par une métaphysique de la « valeur » qui escamote dans un ensemble obsessionnel de contraintes légales tant le travail que le travailleur. En attendant qu’il soit loisible d’en tirer un début de bilan, une chose déjà est sûre : dans la confusion des ordres, l’ange de l’analyse en valeur comparable a commencé de faire la bête.

Depuis des années, la négociation collective syndicats-patronat a intégré en France, à une fréquence et des niveaux divers selon les branches et les organisations, Lire la suite

Facteurs structurels négligés – 1. Qualifications

Facteurs structurels négligés – 1. Qualifications

L’économie des qualifications et de leur distribution par types d’entreprises n’intéresse pas la pseudo-sociologie « genriste » du marché de travail. Et pas davantage ce que révèlent les négociations collectives : l’absence, en France, à qualification égale, de discrimination récurrente au détriment des femmes.

Une bévue courante en sociologie consiste à négliger la liberté de l’acteur dans la fascination du système, à oublier que les stratégies individuelles produisent le système en même temps qu’elles en subissent la contrainte. Sur le marché du travail, les places ne sont pas autoritairement prescrites (ce ne serait plus un marché), elles sont fonction de choix individuels sous contraintes exogènes (sans lesquelles ce ne serait qu’un marché).

Pour les uns, ces contraintes ne laissent que l’illusion d’un choix ; pour les autres elles entrent en considération et en combinaison dans l’agencement prospectif d’un plan de carrière. La plupart de la population active a connu divers degrés d’autonomie entre les deux pôles. En ce qu’elles peuvent s’entendre comme des facteurs de reproduction (à l’instar du capital culturel transmis par le milieu familial), les contraintes exogènes Lire la suite